La cathédrale Notre-Dame cache des histoires bien plus sombres que ce que racontent les guides touristiques. Des exécutions par noyade aux épidémies de danse mortelles, découvrez le Strasbourg parallèle qui hante encore les rues pavées et enrichissez votre expérience du tourisme en Alsace.

Le résumé en 30 secondes

  • Le diable serait prisonnier dans la cathédrale depuis des siècles – d’où le vent constant
  • Le Pont du Corbeau servait à noyer les criminels dans des cages métalliques
  • En 1518, des centaines de Strasbourgeois ont dansé sans s’arrêter pendant des semaines
  • Un horloger aurait eu les yeux crevés pour protéger les secrets de l’horloge astronomique

Le vent du diable souffle encore place de la cathédrale

Vous l’avez forcément ressenti : ce vent glacial qui vous gifle dès que vous approchez de la cathédrale. Les Strasbourgeois connaissent l’explication.

Selon la légende la plus tenace de la ville, le diable chevauchait le vent quand il aperçut son portrait sculpté sur la façade. Flatté de voir sa représentation parmi les Vierges folles, il entra dans la cathédrale pour admirer son œuvre.

Piégé par la messe dominicale, Satan ne put jamais ressortir du lieu saint. Son fidèle destrier, le vent, l’attend toujours dehors depuis des siècles. Impatient, il tourne autour de l’édifice en hurlant sa frustration.

Cette explication populaire résiste même aux explications scientifiques sur les courants d’air autour des hautes constructions.

Pont du Corbeau : quand Strasbourg noyait ses criminels

Ce pont pittoresque cache un passé macabre que les touristes ignorent. Pendant des siècles, il servait de lieu d’exécution capital pour les pires criminels de la cité.

D’abord appelé “Schind Brücke” (pont aux supplices) en 1308, l’ouvrage voyait défiler les condamnés à mort par noyade. Parricides, infanticides et sorcières étaient enfermés dans des cages métalliques avant d’être plongés dans les eaux croupies de l’Ill.

La procédure était codifiée : les condamnés passaient plusieurs jours exposés sur le pont dans leur cage, offerts aux regards et aux quolibets des passants, avant l’exécution finale.

Les “sorcières” subissaient un traitement particulier : cousues dans des sacs de toile pour les empêcher de nager, elles étaient jetées dans l’eau. Si elles parvenaient à s’échapper, cela prouvait leur culpabilité… et on les tuait immédiatement.

1518 : l’épidémie de danse qui terrorisa la ville

L’événement le plus étrange de l’histoire strasbourgeoise reste cette épidémie de danse incontrôlée qui frappa la ville en plein été 1518.

Tout commence quand une femme se met à danser frénétiquement dans les rues, incapable de s’arrêter. En quelques jours, des dizaines de personnes l’imitent, prises de la même transe collective.

Les autorités paniquent. Les médecins diagnostiquent un “sang trop chaud” dû à la canicule. Leur solution ? Faire danser les malades encore plus, en installant une scène place Broglie avec des musiciens.

Résultat catastrophique : l’épidémie s’amplifie. Finalement, les danseurs sont envoyés au sanctuaire de Saint-Guy près de Saverne pour trois grand-messes. L’épidémie s’éteint mystérieusement après six semaines.

Les historiens débattent encore : empoisonnement à l’ergot de seigle, hystérie collective ou ancêtre des rave parties ? Le mystère demeure 500 ans plus tard.

L’horloger aux yeux crevés et sa vengeance

L’horloge astronomique cache elle aussi sa légende noire. Pour protéger l’exclusivité strasbourgeoise de ce chef-d’œuvre, le magistrat aurait fait crever les yeux de son créateur.

L’idée : empêcher l’horloger de reproduire ailleurs une merveille similaire. Strasbourg garderait ainsi le monopole de ce bijou mécanique.

Bien que cette histoire n’ait aucun fondement historique, elle illustre la fierté locale autour de l’horloge. Aujourd’hui encore, l’œuvre de Jean-Baptiste Schwilgué (XIXe siècle) attire 3 millions de visiteurs par an.

Le spectacle quotidien à 12h30 avec le défilé des apôtres et le chant du coq perpétue cette fascination séculaire.

L’homme qui attend l’effondrement depuis 800 ans

Dans la cathédrale, une sculpture intrigue : un homme accoudé à une balustrade, les yeux fixés sur le Pilier des Anges. Il attend quelque chose depuis des siècles.

La légende raconte qu’un passant avait critiqué la construction, affirmant que ce pilier de 18 mètres était trop fin pour supporter la voûte. “Il va s’écrouler”, prédisait-il.

Vexé, le maître d’œuvre sculpta le portrait de ce rabat-joie et le plaça face au pilier. “Eh bien, vous regarderez jusqu’à ce qu’il s’écroule !”

Huit siècles plus tard, l’homme de pierre fixe toujours le pilier, attendant un effondrement qui ne viendra jamais.

Ce que ça change pour vous

Ces légendes transforment la visite de Strasbourg. Plus question de voir la cathédrale comme un simple monument : chaque pierre raconte une histoire sombre, chaque coin de rue cache un mystère.

Pour les Strasbourgeois, ces récits font partie de l’identité locale. Ils alimentent les discussions de bistrot et enrichissent les balades en famille. Si vous souhaitez découvrir d’autres aspects de la ville, consultez notre guide des meilleures activités à Strasbourg.

Les guides touristiques commencent d’ailleurs à intégrer ces légendes dans leurs parcours, loin de l’image carte postale habituelle. Une façon de redécouvrir sa ville sous un angle plus mystérieux. Pour ceux qui préfèrent explorer les environs, notre sélection des plus beaux villages d’Alsace offre d’autres trésors à découvrir.

Prochaine fois que vous passez devant la cathédrale, tendez l’oreille : vous entendrez peut-être le vent du diable qui hurle encore sa colère. Et si l’ambiance nocturne vous tente, découvrez notre sélection des meilleurs bars à Strasbourg pour poursuivre la soirée dans une atmosphère plus chaleureuse.

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